Ce document a une ambition modeste. Inspiré par de nombreuses sources, il tente de dissiper quelques malentendus et de contribuer au débat qui s’amorce et s’étend sur les problèmes du développement agricole que les crises financières, énergétiques, climatiques et de la biodiversité attisent et amplifient. Il ne prétend pas faire toute la clarté sur un sujet vaste et complexe comme l’agroécologie. L’agriculture, il faut le revendiquer haut et fort, n’est pas un système de production comme un autre. C’est un processus de valorisation, voire une tentative de maîtrise par l’homme de certaines fonctions de la nature dont il est en même temps dépendant. Il s’agit donc d’un dialogue. L’agriculture fournit la nourriture qui répond aux besoins biologiques des êtres vivants. La privation de nourriture ou son déséquilibre engendre chez l’espèce humaine toutes les pathologies, y compris celles de la personnalité : la science l’a mis en évidence. Mais
au-delà de la satisfaction primaire « nous sommes ce que nous mangeons » laissent entendre l’histoire et les philosophies. C’est une des raisons pour lesquelles le droit à l’alimentation fait partie de la déclaration universelle des Droits de l’homme.