Ce papier s’intéresse à la place de la dégradation des sols dans les politique d’adaptation au changement climatique. Et si le secteur des terres pouvait aider à résoudre l’équation climatique ? Il aborde 4 points dans cet enjeu: la place de la lutte contre la dégradation des terres, l’initiative de neutralité en matière de dégradation des terres (LDN), l’agroécologie en zones sèches : une option de mise en œuvre du LDN au bénéfice des territoires et les éléments de recommandation pour accompagner la transition agroécologique au-delà de la COP21.
Et si le secteur des terres pouvait aider à résoudre l’équation climatique ? Longtemps cantonnées aux marges des négociations sur le climat, les terres n’ont jamais été qu’imparfaitement associées aux stratégies de lutte contre le changement climatique. Le fait que les usages agricoles soient un secteur très émetteur en gaz à effet de serre (GES) a longtemps plaidé en faveur de cette mise à l’écart. Ces dernières années, le rôle potentiel des terres et des sols1 dans la lutte contre le changement climatique a néanmoins fait l’objet d’une attention nouvelle. Les politiques agricoles doivent aujourd’hui faire face au défi combiné de la production alimentaire et de la préservation des fonctions des écosystèmes alors que la population mondiale et les besoins alimentaires augmentent. Les négociations climatiques ne peuvent plus rester sourdes au phénomène de dégradation des terres qui touche chaque année près de 12 millions d’hectares de terres (CNULD, 2012) alors que 52% des terres agricoles sont d’ores et déjà dégradées. Cette intégration engage toutefois un processus long, mais aussi des enjeux complexes auxquels la COP21 ne devrait pouvoir complètement répondre.
