Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, les oasis maghrébines ont connu des mutations économiques et sociales considérables. En Algérie, ces transformations, couplées à une volonté politique de libéralisation du secteur agricole, ont débouché sur un processus de déverrouillage de l’accès à l’eau et à la terre, en dehors des palmeraies existantes, et ont permis de redynamiser l’agriculture sahaNCne tout en contribuant à l’émancipation des populations oasiennes. Cet article analyse les processus de déverrouillage de ces ressources et leurs impacts sur les nouvelles dynamiques agricoles et sociétales oasiennes. L’étude s’intéresse a` l’émergence de nouvelles formes d’agriculture en lisière de l’ancienne palmeraie de Sidi Okba. Les transformations agricoles apparaissent à première vue en rupture avec l’agriculture oasienne traditionnelle, mais sont le produit conjugué du déverrouillage progressif de l’accès à l’eau et à la terre et d’une ambition sociale des jeunes de la communauté oasienne. Ces jeunes ont colonisé de nouveaux espaces et accédé aux eaux souterraines, ce qui leur a permis de s’installer pour pratiquer de nouvelles formes d’agriculture sahaNCne. Ces transformations agricoles ont contribué à des mutations sociétales, qui se traduisent par l’ascension sociale des anciens khammès (métayers au cinquième) et de leurs descendants dans le territoire oasien de Sidi Okba.