Depuis les années 60, la gestion traditionnelle des ressources en eau dans les oasis marocaines a été fondamentalement remise en cause. Dans le discours public et même académique, la «crise d’eau» (tarissement des puits, sources et khettaras) qui caractérise vraisemblablement la plupart des oasis est généralement liée à des facteurs biophysiques de nature exogène comme le changement climatique, la «désertification» ou des maladies phytosanitaires qui attaquent le palmier dattier comme le bayoud. Pourtant, il s’agit d’une logique trompeuse car, en réalité, les principales causes de cette crise perçue sont liées aux transformations profondes dans le tissu social,
culturel et économique des sociétés oasiennes. L’objectif de cette contribution est d’analyser la nature et les causes fondamentales de ce changement dans la gestion d’eau à titre d’exemple de la zone oasienne du bassin-versant du Todgha-Ferkla (Tinghir-Tinejdad) dans les provinces de Ouarzazate et Errachidia au sud du Maroc. A partir de cette analyse, nous identifierons des possibles solutions pour des problèmes liés à la gestion d’eau, et en particulier a propos des responsabilités et du rôle que l’état devrait jouer dans ces processus.