A l’occasion du forum entre l’Initiative Grande Muraille Verte au Sahara et au Sahel (IGMVSS) et les Organisations de la Société Civile (OSC) sous le thème « Accélérer la mise en œuvre de l’Initiative Grande Muraille Verte : quels rôles pour les OSC ? », le Réseau Sahel Désertification publie un papier de position sur l’importance de la prise en compte des questions pastorales dans la mise en œuvre de la GMV.
L’Initiative pour une Grande Muraille Verte au Sahara et au Sahel poursuit la vision d’une « Afrique verte, fertile et prospère, débarrassée de la famine, des images d’enfants malnutris et de cheptel famélique ». Pour atteindre cette vision, l’initiative souhaite remédier aux menaces pesant sur la sécurité alimentaire et le développement socio-économique des populations rurales, en luttant contre la dégradation des ressources naturelles et en
améliorant leurs modèles de gouvernance. Dans sa stratégie 2016-2020, l’IGMVSS se fixe comme objectifs de renforcer les systèmes de production agricoles et pastoraux, et de promouvoir les activités agro-sylvo-pastorales et socio-économiques aptes à la création de richesses et la satisfaction des besoins domestiques des populations.
Le pastoralisme, mode d’exploitation des ressources naturelles emblématique des zones arides et semi-arides, est donc bien mentionné dans la stratégie de la GMV. Cependant, dans les actions qu’elle mène sur le terrain, les communautés pastorales restent insuffisamment prises en compte, et il n’y a que peu de projets qui les ciblent spécifiquement. Or, le pastoralisme est l’un des modes d’exploitation des ressources naturelles les plus
adapté et résilient aux conditions climatiques dans les zones arides et semi-arides, constituant une activité socioculturelle et socio-économique importante et contribuant à l’équilibre des écosystèmes et paysages.
L’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) et le Réseau Sahel Désertification (ReSaD) se sont emparés de cette question, et organisent depuis 2017 des concertations entre acteurs de la société civile, collectivités locales et représentants de la Grande Muraille Verte pour améliorer la prise en compte du pastoralisme dans la lutte contre la désertification et l’Initiative Grande Muraille Verte.