Du 13 au 17 novembre 2023 s’est déroulée la 21ème session du Comité d’Examen de la mise en œuvre de la Convention Désertification (CRIC21) à Samarcande en Ouzbékistan.
Informations générales sur le CRIC21 de la convention des nations unies sur la lutte contre la désertification
Le CRIC est un événement international annuel qui réunit les représentants des États Parties de la Convention et les divers acteurs de la société civile (ONG, associations, scientifiques, entreprises, collectivités territoriales), pour examiner la mise en œuvre des objectifs stratégiques de la Convention, sur la base de rapports fournis par les Pays et les autres organismes concernés tels que le Secrétariat, le Mécanisme Mondial, etc.
Pour rappel
Cadre stratégique 2018-2030 de la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULD)
Objectif stratégique 1 : Améliorer l’état des écosystèmes touchés, lutter contre la désertification et la dégradation des terres, promouvoir la gestion durable des terres et favoriser la neutralité en matière de dégradation des terres.
Objectif stratégique 2 : Améliorer les conditions de vie des populations touchées.
Objectif stratégique 3 : Atténuer les effets de la sécheresse, s’y adapter et les gérer, afin de renforcer la résilience des populations et des écosystèmes vulnérables.
Objectif stratégique 4 : Faire en sorte qu’une mise en œuvre efficace de la Convention procure des avantages pour l’environnement à l’échelle mondiale.
Objectif stratégique 5 : Mobiliser des ressources financières et non financières additionnelles et importantes en faveur de la mise en œuvre de la Convention par l’instauration de partenariats mondiaux et nationaux efficaces.
L’objectif est d’établir un document reprenant toutes les recommandations et orientations décidées par les États Parties lors du CRIC, qui sera débattu durant la prochaine Conférence des Parties (COP) pour mettre en place les prochaines lignes directrices de la Convention.
Le programme de travail du CRIC21 a porté sur les sujets suivants :
- Contributions des réunions régionales préparatoires[1] ;
- Suivi de la mise en œuvre de la Convention à l’aide des indicateurs de progrès contenus dans Le Cadre stratégique 2018-2030 de la CNULD et des nouveaux indicateurs testés dans le cadre du processus d’établissement de rapports de 2022 (PRAIS) ;
- La mise en œuvre des cibles volontaires de neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) ;
- Les flux financiers pour la mise en œuvre de la Convention ;
- Les procédures de communication d’informations ainsi que la qualité et la présentation des rapports à soumettre à la COP16 ;
[1] Les réunions régionales préparatoires sont des sessions de coordination entre les divers pays qui composent les 5 annexes régionales de la CNULD (Afrique, Asie, Amérique Latine et les Caraïbes, Méditerranée Septentrionale et Europe centrale et Orientale) avant un CRIC ou une COP.
- Les actions sur le terrain liées à la mise en œuvre de pratiques de gestion durable des terres, de restauration et réhabilitation qui contribuent au rétablissement des fonctions et des services des écosystèmes, la promotion de moyens de subsistance alternatifs, et la mise en place de systèmes de partage d’informations et de connaissances sur les meilleures pratiques et approches de gestion des sécheresses ;
- Le suivi des cadres politiques et des questions thématiques : tempêtes de sable et de poussière, régime foncier, égalité des genres et sécheresse.
La participation du CARI au CRIC21, dans le cadre de son mandat au sein du Groupe de Travail Désertification (GTD)
L’objectif du CARI durant ce CRIC21 était de poursuivre son plaidoyer en faveur de l’agroécologie pour favoriser sa prise en compte dans les textes officiels de la CNULD et parvenir à une reconnaissance, actée dans une décision de la COP, de la pertinence des pratiques agroécologiques comme solutions pour déployer des systèmes agricoles et alimentaires résilients face aux sécheresses.
Ce CRIC21 aura été l’occasion d’interagir avec les représentants des États Parties, négociateurs des décisions de la COP, et des organisations intergouvernementales, telles que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), pour qu’ils intègrent l’agroécologie dans leurs prises de parole et plaident en faveur d’une prise en compte des pratiques agroécologiques dans les recommandations et décisions portées lors de la prochaine COP.
Le CARI a participé au CRIC21 de la CNULD en tant que membre de la délégation française. En plus de sa participation aux sessions officielles et aux réunions journalières de coordination des organisations de la société civile, il a assisté à différents événements parallèles portant notamment sur la gestion des risques de sécheresse en vue de nourrir les réflexions sur les enjeux liés aux sécheresses, plus
particulièrement dans les zones arides, au sein des différents réseaux de la société civile dont le Groupe de Travail Désertification (GTD) et le Réseau Sahel Désertification (ReSaD).
L’équipe du CARI a également organisé une session portant sur la thématique de l’Agroécologie en partenariat avec le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires. Le but de cet événement était de montrer les liens qui peuvent être fait entre l’agroécologie et la résilience face à la sécheresse. Les positions de la France et les politiques qu’elle mène pour favoriser le déploiement de l’agroécologie dans les zones sèches ont également été présentées par Clémence Boullanger, représentante du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, afin de démontrer comment les politiques publiques peuvent s’emparer des pratiques agroécologiques pour faire face aux risques de sécheresse et accroitre la résilience des systèmes humains et naturels.