En juillet 1998, le Centre d’Actions et de Réalisations Internationales voit le jour avec pour objectif l’appui au développement des populations qui luttent contre la dégradation des terres dans les zones arides, ceci à partir de la mise en œuvre de l’agroécologie 🌿. L’année 2023/2024 marque ainsi les 25 ans du CARI 🎂 et est l’occasion de se retourner sur quelques acquis.
A ce jour, une équipe d’une dizaine de salariés et un conseil d’administration bénévole d’une quinzaine de personnes, sont engagés dans la réalisation des objectifs du CARI. Si de nombreuses difficultés ont émaillé son parcours, le CARI peut aussi se féliciter de multiples succès aussi bien dans la sphère internationale à travers son implication dans les négociations au sein de la Convention des Nations unies de lutte contre la désertification que sur les terrains de l’action au Sahel, au Maghreb et plus récemment en Tanzanie.
Gestionnaire de projets multi-pays autour de l’accompagnement à la transition agroécologique, inspirateur et formateur pour le développement de l’agroécologie en milieu oasien au Maghreb, le CARI a souvent revêtu les habits de lanceur d’alerte sur la dégradation des terres et des écosystèmes oasiens… Issu d’engagements bénévoles, et aujourd’hui structuré en Organisation Non Gouvernementale internationale, le CARI et ses équipes de salariés et de bénévoles travaillent quotidiennement avec un ensemble de partenaires associatifs, de chercheurs, d’autorités locales ou régionales, de ministères techniques dans les pays d’action au sud, mais aussi en France et en Europe. Le CARI a toujours entretenu des liens sur son territoire, notamment les collectivités locales comme le Département de l’Hérault, et plus récemment avec la Région Occitanie ou la Métropole de Montpellier. Il est également impliqué dans un ensemble de réseaux d’acteurs de la coopération au niveau national ou international, et pour certains d’entre eux au niveau de leur gouvernance.
Des actions spécifiques du CARI en 25 ans
Dès le début de son action, le CARI a souhaité engager des actions collectives. C’est dans cette logique que le CARI s’est engagé dans le chantier de l’organisation, la mobilisation et le renforcement des capacités des sociétés civiles, notamment afin de pouvoir faire entendre leurs voix, faciliter leur participation et la contribution de leur expérience et savoir-faire à la prise de décision dans les instances nationales et internationales. Dans cet esprit, le CARI a pris l’initiative de créer et animer plusieurs réseaux d’acteurs nationaux et internationaux de la société civile. Il s’est également enrichi par sa participation à d’autres dynamiques collectives, en partageant son expérience et en renforçant son plaidoyer national et international.
Le CARI s’est donné pour missions d’accompagner et renforcer les acteurs du développement, d’influencer les politiques publiques et de sensibiliser le grand public. Pour cela, le CARI s’attache à capitaliser et vulgariser l’information dans son domaine d’action mais aussi sur les résultats de ses différentes actions en France et à l’international au travers de différents supports.
Par exemple, la mobilisation en faveur de la sauvegarde des écosystèmes oasiens a débuté par une action unique en Tunisie, puis le développement d’un programme au sud du Maroc, pour déboucher sur la création d’un réseau international en tant que lanceur d’alerte au Sommet de Johannesburg, réseau impliqué par la suite dans les négociations internationales devant entre autres mener à la prise en compte la question oasienne dans les politiques publiques de développement.
Les productions issues de ces engagements s’adressent à divers publics : acteurs du développement afin de partager avec eux des expériences ou des outils, instances nationales et internationales avec des documents de plaidoyer ou d’aide à la décision, ou encore grand public ou acteurs moins avertis pour les informer des sujets internationaux et des activités de l’association et les sensibiliser aux enjeux sur lesquels le CARI travaille.
Une autre initiative originale du CARI depuis 2006, et devenu une référence en la matière, consiste à l’organisation du Sommet International de la Société Civile : Désertif’actions, afin de susciter et d’entretenir une dynamique de décloisonnement des acteurs engagés dans la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies de Lutte contre la Désertification.
Désertif’actions se traduit en plusieurs temps forts : des plénières, des ateliers de travail thématique, un concours international de dessins de presse, un Festival ouvert au grand public et un concert. Certaines éditions ont été complété par des actions préparatoires dans différents pays, des sessions de travail en ligne, des réunions post-COP de partage des résultats etc.
La dernière édition de Désertif’actions (2022) s’est déroulée sur 10 mois avec de nombreux ateliers dans les pays participants, un Sommet sur 3 jours à Montpellier réunissant près de 300 participants et une journée grand public avec le Festival.
Cette année le CARI participe à la 16ième conférence des Parties de la Convention Désertification (COP16) en Arabie Saoudite, avec ses partenaires. La participation aux COP répond à la stratégie du CARI de favoriser un contexte favorable au déploiement de l’agroécologie et de la gestion durable des terres. Le CARI est convaincu que les contextes (politiques d’intervention, orientation des bailleurs de fond etc) sont impactés par les décisions prises en COP. D’où un investissement important depuis ses débuts dans le plaidoyer à cette échelle ! En 25 ans le CARI a participé à 16 conférences des Parties dans toutes les régions du monde dont la dernière en 2022 se tenait à Abidjan. Lors de ces manifestations, le CARI a organisé plus de 18 événements parallèles (side-event) et pris en charge environ 100 participants de ses pays partenaires.
25 ans de solidarité, et on ne va pas s’arrêter là !
Pouvoir souffler 25 bougies n’est pas le fruit du hasard pour une organisation comme le CARI. C’est grâce à la présence et aux engagements à ses côtés d’acteurs déterminés, associés à sa volonté et sa détermination dans l’action qu’une telle durabilité est au rendez-vous ! Equipe salariée investie dans son travail quotidien, administrateurs disponibles et mobilisés qui partagent leur temps et leur expérience, partenaires parfois engagés avec le CARI depuis 25 ans, c’est par cette diversité d’acteurs et de partenaires que le CARI poursuit et développe son action chaque jour. C’est avec gratitude qu’il faut le saluer et saluer toutes celles et ceux qui y contribuent en permettant au CARI d’évoluer !
Si en 1998 à sa naissance, le CARI ne pouvait compter que sur ses forces bénévoles et sa motivation, il rassemble aujourd’hui entre 8 et 10 salariés permanents, plus de 60 partenaires de projets, la coordination de plusieurs réseaux et plates-formes, et assure des interventions dans plus de 15 pays.
25 années d’action en faveur des plus vulnérables ne sont rien à l’échelle des enjeux de lutte contre la dégradation des terres, et cette cause collective devient chaque jour plus urgente. Ceci dans un contexte national et international qui se durcit en faveur du chacun pour soi. C’est pourquoi il est sans aucun doute plus important que jamais que le CARI poursuive son engagement. Nous le ferons sans lâcher prise.
Serez-vous à nos côtés ?