Dans le cadre de la dynamique Désertif’actions 2022, et pour préparer le plaidoyer de la société civile en faveur de l’agroécologie, des experts de l’Observatoire du Sahara et du Sahel et du CARI se sont penchés sur les rapports des ateliers pays, de la consultation en ligne et du webinaire international. Ces analyses ont ensuite donné lieu à la production de huit fiches thématiques.
Agroécologie et neutralité en matière de dégradation des terres
La neutralité en termes de dégradation des terres (NDT) est une approche innovante se basant sur la mise en œuvre de solutions sur le terrain, fondées sur la nature tout en s’appuyant sur les écosystèmes afin de relever les défis globaux. Promue dès ses débuts par la CNULCD, la NDT se concrétise par plusieurs types d’actions qui peuvent accroître la biodiversité ainsi que la santé et la productivité des sols, tant en surface que sous terre. Parmi ces actions, deux types sont prioritaires : i) la gestion durable des terres pour éviter et réduire leur dégradation et ii) la restauration et la réhabilitation des terres. Que ce soit pour éviter et réduire la dégradation des terres ou pour restaurer les terres, l’agroécologie présente de nombreux intérêts. L’agroécologie permet de lutter contre les facteurs de dégradation mais va aussi au-delà en s’intégrant dans des approches holistiques favorables au développement des territoires.
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Agroécologie et approche One Health
L’approche One Health, c’est penser la santé à l’interface entre celle des animaux, de l’Homme et de leur environnement, à l’échelle locale nationale et mondiale. Cette manière d’aborder la santé dans le contexte mondial actuel de la pandémie liée à la Covid 19, permet de raisonner l’ensemble du système et de trouver des solutions qui répondent à la fois à des enjeux de santé et à des enjeux environnementaux. A cet effet, l’agroécologie se veut étroitement associée à cette perspective dans la mesure où elle prend en compte et fédère un ensemble de domaines disciplinaires et fournit le cadre permettant d’associer conjointement l’écologie, la société, la culture et l’économie. Et ceci en optimisant les interdépendances entre les végétaux, les animaux et l’Homme et en faisant émerger des environnements plus sains, des productions alimentaires et des sociétés en meilleur état de santé. De ce fait elle permet de faire face aux crises environnementales et alimentaires.
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Agroécologie et sécurité alimentaire
Avec près de 8 milliards de personnes sur terre, et une accélération sans précédent de la dégradation des ressources naturelles, et notamment des terres, l’agriculture mondiale est confrontée à un défi insurmontable : fournir suffisamment de nourriture à l’ensemble des êtres humains, quelles que soient leur situation économique et leur localisation. Aujourd’hui près de 10% de la population mondiale souffre de la faim. Paradoxalement, la majorité de ces personnes sont ceux et celles qui produisent les denrées alimentaires. Ils font partie des 3 milliards de pauvres recensés dans le monde, vivant souvent en milieu rural et dans des régions difficiles pour l’agriculture, dont les zones sèches des pays en développement.
Pour eux, le maintien et l’amélioration des capacités productives du milieu ne sont pas une option, mais une nécessité.
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Agroécologie et sécheresse
a sécheresse est une catastrophe naturelle épisodique ou récurrente aggravée par le changement climatique. Elle constitue une menace importante qui conduit à des pertes sociales et économiques. Les déficits anormaux de précipitations, entrainent en effet une sécheresse agronomique ou stress hydrique, marquée par la réduction de la quantité d’eau dans le sol disponible pour les plantes, qui induit à son tour une sécheresse hydrologique traduite par la baisse du niveau des nappes phréatiques et des cours d’eau. Si les différentes sécheresses touchent toutes les zones climatiques, les zones arides de la planète sont particulièrement vulnérables à la sécheresse et à ses conséquences. Par son action positive sur les sols, la végétation et l’eau, l’agroécologie constitue une réponse viable pour anticiper et s’adapter aux risques de la sécheresse. Alors que l’agriculture conventionnelle a montré ses limites en termes de résilience face aux sécheresses prolongées, les approches et solutions techniques de l’agroécologie offrent une alternative crédible en tirant des bénéfices de toutes les composantes des écosystèmes tout en les préservant durablement.
Agroécologie et restauration des écosystèmes
Les écosystèmes terrestres sont aujourd’hui fortement fragilisés par l’expansion des activités humaines (agriculture, activités extractives, artificialisation des sols, …), et leur dégradation alimente les crises sociales, sanitaires ou encore sécuritaires. La Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes est un appel lancé à tous les pays du monde à s’unir pour protéger et restaurer les écosystèmes dans l’intérêt de la nature et des êtres humains. Elle vise à mettre un terme à la dégradation des écosystèmes et à les restaurer afin d’atteindre les objectifs mondiaux de développement durable. Selon la CNULCD la restauration des terres est une stratégie à bénéfices multiples qui crée des emplois, génère de la prospérité et contribue à renforcer la résilience des communautés et des écosystèmes face aux changements climatiques, à la sécheresse, aux inondations, aux incendies et à d’autres catastrophes naturelles. Elle permet de séquestrer le carbone de l’atmosphère, d’améliorer la quantité et la qualité de l’eau, et d’étendre les habitats pour la faune et la flore. L’agroécologie, par ses multiples bénéfices sociaux, économiques et environnementaux, est une piste des plus intéressantes pour favoriser une bonne articulation entre le développement des activités agricoles dans le monde et la préservation voire la restauration des écosystèmes.
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Agroécologie et la Grande Muraille Verte
L’initiative de la Grande Muraille Verte (GMV) est une réponse politique aux enjeux interconnectés de désertification, de changements climatiques et d’érosion de la biodiversité, dont les conséquences sur l’économie, l’alimentation et la stabilité des populations sahéliennes sont avérées au Sahara et au Sahel. La Grande Muraille Verte se veut un cadre multi-sectoriel et holistique permettant de relever ces défis, en transformant les vastes étendues arides en pôles ruraux de production et de développement. Les approches et les solutions techniques de l’agroécologie, constituent une voie pertinente pour atteindre les résultats prévus dans le cadre de la GMV, en termes de gestion durable des écosystèmes et de déploiement de systèmes de production agricoles et alimentaires résilients et performants.
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Agroécologie et changement climatique
L’adaptation et l’atténuation des changements climatiques comptent parmi les principaux défis que doivent relever les systèmes de production agricoles et alimentaires partout dans le monde. L’expansion de l’agriculture industrielle en fait aujourd’hui le 3ème émetteur de gaz à effet de serre ; alors que les petites exploitations agricoles familiales qui continuent de fournir la majeure partie de l’alimentation mondiale sont menacées par les bouleversements climatiques sur les pluies et les températures. Les changements climatiques et la sécheresse affligent l’économie agricole et la sécurité alimentaire de nombreux pays, en particulier dans les zones arides. L’agroécologie fournit des solutions pour l’adaptation des systèmes de production agricole et alimentaire aux effets du changement climatique, mais aussi des solutions pour en atténuer les causes. Les transitions agroécologiques diminuent la vulnérabilité des agrosystèmes permettant ainsi de renforcer la résilience des petits producteurs face aux catastrophes. Les transitions agroécologiques permettent aussi d’éviter des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de stocker du carbone dans les sols.
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Agroécologie et biodiversité
La diversité du vivant décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine selon la plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Environ 1 million d’espèces vivantes seraient menacées et l’érosion des populations interviendrait à un rythme 100 à 1 000 fois supérieurs à ceux des précédents processus d’extinction. L’IPBES considère la lutte contre la dégradation des terres comme prioritaire pour protéger la biodiversité et les services écosystémiques fondamentaux pour toute vie sur Terre en relation avec les objectifs de développement durable. Dans les zones sèches, cela garantirait non seulement l’avenir des écosystèmes, mais aussi le développement durable des sociétés humaines qui en dépendent étroitement. Afin de réduire les pertes en biodiversité mais aussi de contribuer au développement d’une agriculture efficace en zones sèche, l’agroécologie présente de nombreux intérêts.