Pour la promotion d’alternatives agroécologiques au Sénégal
Au Sénégal, de nombreux producteur.trice.s ont recours aux engrais minéraux et pesticides de synthèse pour augmenter leurs rendements. Ces produits relativement coûteux restent accessibles à la plupart des producteur.trice.s du fait de l’omniprésence des points de vente qui ont fleuri depuis les années 90 avec la libéralisation du marché des intrants, d’une part, et la continuité des subventions depuis l’indépendance, d’autre part. S’ils apportent des avantages indéniables à court terme, ils enferment les producteur.trice.s dans un modèle technico-économique peu performant et peu résilient. L’utilisation systématique d’engrais minéraux sans apport de matières organiques contribue à moyen terme à l’appauvrissement des sols, tandis que l’utilisation régulière des pesticides engendre une résistance des ravageurs. Les producteur.trice.s sont alors obligé.e.s d’accroitre les doses de fertilisants et d’insecticides pour garder les mêmes rendements sur leurs sols dévitalisés et faire face à la pression parasitaire croissante. L’agriculture sénégalaise consomme annuellement près de 600 tonnes de pesticides solides et 1,3 millions de litres de pesticides liquides pour une valeur dépassant les 11 milliards de FCFA. Or, certains des pesticides utilisés au Sénégal sont classifiés très dangereux par l’OMS et la FAO du fait de leur niveau de toxicité majeur pour la santé : lésions irréversibles du cerveau, du système nerveux, troubles de la fonction rénale, de la reproduction, cancers, etc. Les engrais et pesticides chimiques représentent un risque majeur pour la santé humaine, animale et pour l’environnement (pollution des eaux, des sols et de l’air