Pour une agriculture durable Au Sénégal, la dégradation des sols concerne 34% des terres, soit une superficie de 6 860 900 ha (CNULD & MEDD 2015).
Il est admis aujourd’hui que l’agriculture conventionnelle entraîne la dégradation des sols même s’il y a une part de responsabilité des facteurs naturels. L’érosion éolienne et hydrique, la salinisation des terres, l’absence de jachère et de rotation culturale (monoculture), l’utilisation abusive et non réglementée des engrais et des pesticides chimiques ou au contraire la faiblesse des apports organiques (fumiers, composts, résidus de récolte) sont autant de facteurs qui aggravent la dégradation des terres.
Par conséquent, il est nécessaire de travailler à la restauration et à la gestion de la fertilité des sols. Cela renvoie à un ensemble de pratiques qui permettent aux plantes de pouvoir assurer convenablement leurs besoins en éléments nutritifs et de leur productivité en qualité et en quantité sans compromettre l’environnement. Ainsi, la restauration et la gestion de la fertilité des sols relèvent d’une préoccupation majeure pour accroître la production agricole et promouvoir la transition agroécologique des systèmes d’exploitation agricole qui sont majoritairement familiaux et ruraux.
Le Sénégal s’est engagé dans la gestion de la fertilité des sols à travers la création d’un Cadre National d’Investissement Stratégique pour la Gestion Durable des Terres (CNIS/GDT). Si le contexte politique semble favorable et que des initiatives de restauration et de gestion de la fertilité des sols sont développées par les paysans au niveau des territoires, il n’en demeure pas moins qu’il existe des contraintes majeures à la généralisation des initiatives et pratiques de gestion de la fertilité des sols en milieu agricole qui en limitent les effets.